Passionné par la liberté que lui apporte les grands espaces, Aron décide de partir à l'aventure dans les gorges de l'Utah. Lors d'un accident pendant son excursion, Aron se retrouve pris au piège dans une étroite crevasse avec le bras droit coincé sous une roche. Seul petit hic, Aron n'a averti personne de sa destination.
Ce nouveau film du talentueux metteur en scène Anglais est un peu une sorte d'anthologie. On retrouve dans 127 Hours, plusieurs thèmes exploités auparavant dans les films antérieurs de Boyle tel que Slumdog Millionaire, The Beach, 28 Days Later et Trainspotting dont la solitude, la quête humaine, la survie et la frénésie. L'utilisation audacieuse de la caméra souvent utilisée d'un point de vue objectif, rend une connexion quasi organique avec le protagoniste lors des moments les plus intenses. Ses randonnées en vélo à travers le Blue John Canyon filmé à l'épaule et la reconstitution du confinement d'Aron sont d'un réalisme foudroyant, en particulier durant la fameuse scène d'auto-rescousse du héros. Sa réalisation claustrophobique rend la chose encore plus intense pendant l'heure et demie si brillamment transposée en 127 heures.
L'acteur James Franco surprend incroyablement non seulement par son interprétation méthodique, mais aussi par sa capacité à maintenir un rythme constant par son jeu remplies d'émotions et d'humour très bien dosé. À travers le solide scénario de Boyle et de Simon Beaufoy (scénariste de Slumdog), ont pourrait croire que Franco improvise tout au long de sa performance. L'acteur nous démontres les multiples phases de la folie de façon inventive qui emporte son personnage tout au long du film, spécialement lors de sa simulation d'un talk-show particulièrement hilarant.
Le montage de Jon Harris à la fois hyperactif et invisible par son efficacité à suivre les états d'âme d'Aron adopte parfaitement la vision de l'histoire projeté par Boyle. La musique de A.R. Rahman (Slumdog) adopte le ton et les émotions amenées dans chaque scènes par sa musique souvent exotique et rythmé, et d'autres fois sombre et presque muettes. La photographie d'Anthony Dod Mantle ajoute quand à elle, un naturalisme rare à l'image par ses images tournée à la fois en 35 mm et en HD.
Sans actions ni effets visuels à la sauce Hollywoodienne, 127 Hours est un film qui fait preuve d'un humanisme plutôt rare de nos jours. Le fait d'être seul avec le protagoniste et de l'accompagné dans ses hauts et ses bas sera sans doute perçu par certains comme d'un certain voyeurisme. Pourtant, j'ai souvent eu l'impression qu'Aron s'adressait directement aux spectateurs plutôt qu'à lui-même, rendant le film et la crevasse dans laquelle est convié ce dernier en une sorte de confessionnal pour ses erreurs. Une superbe ode à la survie humaine.
Note: ****
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